En temps normal, les étudiantes du programme de Techniques d’éducation à l’enfance (TÉE) auraient été dans les derniers préparatifs de leur voyage de coopération internationale au Guatemala. Mais l’année actuelle aura été toute sauf… normale!
Malgré tout, Myriam Blanchette Lampron, Noémie Cossette, Sophie Dufresne, Meggy Dupont, Allyson Garceau, Rebecca Lefebvre, Megan Quessy, toutes étudiantes en Techniques d’éducation à l’enfance, ont trouvé une excellente alternative pour entretenir cette volonté de coopérer qui les anime.
Ces sept étudiantes, accompagnées de leurs enseignantes Kassandra Lemire et Dominic Croisetière, ont réfléchi collectivement à la meilleure façon qu’ils pouvaient utiliser les 3570 $ amassés dans le cadre de leur campagne de financement pour défrayer les coûts de leur voyage de coopération internationale, et elles en sont venues à un consensus : faire don de cet argent à deux organismes de Shawinigan!
C’est le projet d’appartements supervisés J’ai mon appart’ pour les personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme, ainsi que Coude à Coude – Maison d’entraide pour familles et Centre de pédiatrie sociale en communauté, qui offre un suivi médical, psychosocial et éducatif aux enfants vivant en contexte de grande vulnérabilité de Shawinigan et des environs, qui ont bénéficié de cet élan de générosité de la part des étudiantes en TÉE.
« Dès que nous avons commencé à planifier le voyage de coopération internationale au printemps dernier, collectivement, nous avions déjà pris entente de remettre l’argent amassé à des organismes locaux si le projet original ne pouvait avoir lieu. Lors d’un voyage de coopération internationale, nos étudiantes doivent faire preuve d’un grand sens de l’adaptation tout au long de leur séjour, sortant souvent de leur zone de confort pour faire face à l’imprévu. Bien que ce soit vraiment dommage que le voyage de coopération internationale de cette année ait été annulé, les étudiantes l’auront vécu d’une autre manière. Elles ont appris tout au long de ce processus et elles ont évolué là-dedans », explique Dominic Croisetière, enseignante en Techniques d’éducation à l’enfance.
C’est le lundi 22 mars dernier que s’est tenue la remise de dons d’un total de 3570 $ à ces deux organismes de la région. « C’était vraiment un moment touchant! Les étudiantes étaient fières de remettre les dons aux deux organismes. Elles ont senti qu’elles faisaient une différence! », ajoute Mme Croisetière.
Donner un sens à l’inclusion des personnes vivant avec une déficience intellectuelle
Le lien entre les étudiantes de Techniques d’éducation à l’enfance et Michèle Lafontaine, présidente de l’organisme à but non lucratif J’ai mon appart’, s’est créé dans le cadre du cours Intégration des enfants à besoins particuliers du programme de Techniques d’éducation à l’enfance.
« Plus tôt cette année, Dominic Croisetière m’avait sollicitée pour que je participe à un entretien Zoom avec les étudiantes de son cours pour parler de l’inclusion de mon fils Félix puisqu’elles étaient intéressées à entendre parler de l’intégration des personnes handicapées en service de garde. Les étudiantes s’étaient vraiment intéressées à la réalité des personnes qui sont en situation d’handicap et les échanges avaient été très stimulants », explique Michèle Lafontaine, instigatrice du projet J’ai mon appart’ et maman de Félix Lapointe, un jeune homme de 27 ans vivant avec une déficience intellectuelle. Son intérêt pour la formation des étudiants en éducation à l’enfance est d’autant plus grand, elle qui a déjà enseigné dans ce programme d’études au Cégep de Shawinigan.
Les étudiantes en TÉE ont fait le choix de remettre ce don à J’ai mon appart’ puisqu’elles ont été touchées par l’histoire de Félix et de l’importance de l’inclusion des personnes handicapées dès leur tout jeune âge.
« Lorsque nous nous sommes rendus au Cégep pour recevoir le don de la part des étudiantes, c’était une journée très spéciale. Félix connaissait certaines des étudiantes présentes puisqu’il était allé à l’école avec elles lorsqu’il était plus jeune. Il était tellement content que des étudiantes du Cégep pensent au projet J’ai mon appart’. Tout ça, ça donne beaucoup de sens à l’inclusion des personnes qui ont une déficience intellectuelle, autant à la garderie, qu’à l’école secondaire et que dans le milieu de travail », avoue Mme Lafontaine.
Le montant offert en don par les étudiantes en TÉE fait partie de la contribution du milieu que devait amasser l’organisme pour pouvoir construire l’immeuble d’appartements supervisés du projet J’ai mon appart’. « Cet argent-là va servir directement à la construction de l’immeuble, dont l’ouverture est prévue pour décembre 2021. Le don des étudiantes fait partie intégrante de la réalisation du projet J’ai mon appart’ », indique Mme Lafontaine.
Le projet J’ai mon appart’ a pour objectif de construire à Shawinigan un immeuble de 12 logements à prix modique qui permettra à des adultes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme de vivre en appartement supervisé et de bénéficier de services adaptés répondant à leurs besoins d’autonomie et d’autodétermination.
Renforcer et élargir le filet social grâce à l’engagement de la population
Maude Slater, adjointe et chargée de projets pour Coude à Coude, avoue que ses collègues et elle ont été franchement touchés par l’initiative collective des étudiantes en Techniques d’éducation à l’enfance et elle les remercie grandement.
« C’est plus de 190 enfants qui bénéficient actuellement d’un suivi en pédiatrie sociale. La crise actuelle n’a fait qu’accroître les problématiques de santé globales vécues par les enfants fréquentant notre centre. Plus que jamais, c’est ensemble que notre portée prend toute sa valeur. Bien qu’il soit malheureux que le projet original du groupe n’ait pu avoir lieu en raison du contexte, il s’agit d’une opportunité pour découvrir des organismes locaux et par le fait même, soutenir des familles issues de notre communauté. Grâce à l’engagement de la population, le filet social que l’on tisse autour des enfants et de leur famille se renforce et s’élargit », mentionne Mme Slater.
Le don reçu permettra à plusieurs enfants du centre de pédiatrie sociale de découvrir de nouvelles activités et de vivre une expérience axée sur le succès en participant à un camp de jour estival. Coude à Coude se dit persuadé que ces occasions favorisent la confiance en soi et l’autonomie dans un contexte propice aux jeux ainsi qu’au plaisir.
Coude à Coude offre aux enfants un espace stimulant et rassembleur pour développer leur plein potentiel et répondre à leurs besoins spécifiques. « C’est un point d’ancrage chaleureux pour les familles et une plus-value inestimable pour notre communauté. L’appui et la contribution des étudiantes nourrissent donc notre volonté à enrichir toujours davantage nos activités et de continuer à soigner, apaiser et accompagner les familles avec bienveillance », ajoute Mme Slater.
Pour ceux et celles qui désireraient apporter leur contribution à ces organismes, il est possible de le faire en se rendant sur les sites Web respectifs des organismes : Coude à Coude et J’ai mon appart’.